Watter est
un groupe américain
de Louisville, Kentucky. Une musique
expérimentale laissant libre court à l’imagination
la plus débridée. Ici, peu de nervosité, et
si les guitares saturées ne sont pas rares, leurs aspérités
sont noyées dans la réverb. Les sons électroniques
se taillent la part du lion, mais bien plus pour favoriser l’immersion
que pour échauffer les dancefloors. Quelques sonorités
orientales complètent cet édifice dont les fondations,
bien que sous-marines, sont solides. Entre dérive sur
une mer tantôt amicale (‘Lord I Want More’, ‘Bloody Monday’),
tantôt menaçante (‘Seawater’, ou la réverbération
d’un soleil de plomb sur le clapot d’un fleuve du Moyen-Orient),
invitant parfois à la conquête (‘Small Business’),
rêvasserie échouée sur les rochers (la fin de
‘Small Business’) ou survol du littoral (‘Rustic Fog’), les
six titres (dont deux dépassent allègrement les 10
minutes) de ‘This World’ ouvrent d’habiles voies d’eau dans
la coque fatiguée du post-rock. Envoûtant !
|