Les Norvégiens de Mater Thallium semblent forger un rock progressif nourri à
l'école de Canterbury dont on reconnaît certains
traits, notamment l'emploi de claviers (orgue, mellotron) comme
échappés des années 70 ou les lignes vocales
théâtrales. La réalité se révèle
plus complexe, plus subtile également, nombre de détails
viennent en effet parasiter cette lecture. Guitares lourdes
et ambiances extrêmement noires dont les racines Doom
font plus qu'affleurer à la surface jaillissant pour répandre
leur mélancolie. Une dimension tragique, dont le pinceau
est le chant de Petter Falk et des atmosphères parfois quasi
liturgiques terminent de faire de Mater
Thallium une
formation franchement singulière, des plus passionnantes,
d'une foisonnante richesse qui possède le pouvoir rare de
hanter le pèlerin qui s'est aventuré dans ses sombres
méandres. Un
album qui se révèle glacial, d'une froideur minérale
propre à nombre de formations norvégiennes qui possèdent
ce son abrupt qui n'appartient qu'à elles.
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