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Rock Progressif  : définition

   


Le 
rock progressif est un style de Musique progressive souvent raccourci en rock prog ou plus simplement en prog, est un style de rock apparu à la fin des
années 60. Il s'avère particulièrement élaboré au niveau de la technique instrumentale, de la 
composition, des textes ou encore des artworks. Très populaire
dans les années 70, il a connu une période de déclin dans les années 80, où apparaîtront deux nouveaux courants, le néo-prog et le metal progressif, avant de
retrouver un certain succès par la suite.

Yes, Pink Floyd, Genesis, Camel, King Crimson, Jethro Tull, Van Der Graaf Generator, Gentle Giant, Rush (groupe) ou encore Emerson, Lake & Palmer et
Marillion sont les formations phares du genre.

Issu directement du rock, mais influencé également par le jazz, la musique classique, la musique contemporaine ou certaines musiques ethniques, le rock
progressif
 s'attache à être une musique libre, ne se limitant pas aux caractéristiques principales du rock (morceaux courts, rythme régulier, schéma classique
couplet/refrain/couplet ...). En comparaison, l'approche des artistes de rock progressif est assez similaire à celle des artistes de jazz, et plus précisément ceux
du 
free-jazz et du be-bop.

Les principales caractéristiques propres au rock progressif sont :

  • Complexité musicale dans la composition : les thèmes peuvent varier de nombreuses fois au cours d'une chanson et ne se limitent pas au simple schéma
    couplet/refrain/couplet que l'on retrouve dans le rock par exemple.
  • Présence de longues parties instrumentales, n'étant pas nécessairement des improvisations mais aussi des passages travaillés instrument par instrument.
    Certains groupes, principalement dans les années 70, produisaient exclusivement des chansons instrumentales.
  • Indépendance de la section rythmique (basse et batterie, le plus souvent).
  • Influences de la musique classique, du jazz, de la musique contemporaine, musiques ethniques, de folk, de musique médiévale ou d'airs traditionnels.
  • Fréquente présence de supergroupes.
  • Albums-concepts et parfois opéra rock.
  • Complexité et richesse des textes, utilisant de nombreuses références (mythologiques, sociales ...)
  • Artworks très travaillés et très recherchés.
  • Utilisation d'instruments peu conventionnels comme le chapman stick, l'orgue et certains cuivres.

Mais ces principaux traits peuvent énormément varier selon les groupes, le rock progressif étant très vaste, chaque groupe créant au final son propre style.

Les groupes de rock progressif sont, contrairement à ce que l'on pense, bien souvent menés par un leader charismatique, souvent le chanteur, qui contribue
la plupart du temps à la renommée du groupe. On pourra citer Peter Gabriel (Genesis), Robert Fripp (King Crimson), Fish (Marillion), Thijs van Leer (Focus),
Christian Vander (Magma), Andrew Latimer (Camel)

Outre les instruments classiques du rock (guitare, basse, batterie), les artistes de rock progressif n'hésitent pas à introduire d'autres instruments. Ainsi, on
retrouve très souvent des claviers, à commencer par le piano mais également les orgues Hammond, le mellotron et autres synthétiseurs. Le rock progressif
a contribué au développement et à la popularisation de ces derniers, au final peu utilisés par les artistes de rock à l'époque.

Toutefois, on retrouve bien souvent d'autres instruments, les artistes de prog essayant d'étoffer et de diversifier leurs orchestres. Ainsi, on pourra retrouver :

  • flûte avec Gentle Giant ;
  • flûte traversière avec Genesis, Jethro Tull... ;
  • saxophone avec Pink Floyd, Van der Graaf Generator, Jethro Tull... ;
  • trompette avec Gentle Giant, Magma... ;
  • violon avec King Crimson (David Cross), Gentle Giant... ;
  • violoncelle avec Gentle Giant principalement.

Outre l'utilisation de la batterie, certains groupes incorporent d'autres percussions, telle que le xylophone ou encore les incroyables percussions de Jamie Muir.
D'autres, tel qu'Alan Parsons utilisent des chœurs dans leurs compositions. Magma quant à lui, met le chant au premier plan des compositions, devant les instruments. 

Les artworks sont, chez les groupes de rock progressif, toujours très élaborés et très recherchés. La musique progressive cherche notamment à être identifiée au
premier coup d'oeil. Au temps du vinyle, les plus belles pochettes étaient souvent doubles et, une fois dépliées, composaient de vastes fresques qui prenaient alors
tout leur sens. Les groupes y mettaient de multiples messages ou références, parfois très poussées.

L'artwork d'In the Court of the Crimson King, de King Crimson, dessiné par Barry Godber, contribuera au grand succès de l'album, qui frappe d'emblée par son visuel. 

Quelques groupes possédaient un dessinateur attitré, qui s'occupait de l'ensemble de leurs pochettes. On citera entre autres :

  • le collectif Hipgnosis (Pink Floyd, Led Zeppelin ...)
  • Kim Poor avec Steve Hackett
  • Paul Whitehead avec Genesis.
  • Roger Dean avec Yes.
  • Mark Wilkinson avec Marillion et Fish.
  • Hugh Syme avec Rush.
  • Simon Williams avec Pendragon.

Le rock progressif naît en Angleterre à la fin des années 1960, issu d'une variété d'influences musicales à travers le monde. Le terme « rock progressif » est employé
pour la première fois en 1968 à propos de l'album 
Days of Future Passed des Moody Blues. Le style connaîtra par la suite une très forte popularité jusqu'à l'apparition
du punk vers la fin des années 70.

Dans les années 60, le rock psychédélique est à son apogée. Certains artistes du genre commencent alors à y mélanger des influences jazz, orientales et classiques.
Les Beatles, fortement influencés par ces artistes (tels The Byrds) sortent l'album 
Abbey Road, encore aujourd'hui considéré comme un album précurseur du
mouvement progressif. On parle alors de 
proto-prog.

Les longues expérimentations, toujours issue du rock psychédélique, commencent à faire leurs apparitions dans le rock, avec des musiciens tels que Jimmy Page,
Jeff Beck et Math Lach. Les 
Yardbirds imposeront l'expérimentation dans le rock dès l'année 1966, tandis que Jeff Beck reprendra le Boléro de Ravel sur un morceau intitulé Beck's Bolero, mariant ainsi pour la première fois rock et musique classique. Autre groupe important dans le domaine de l'improvisation : 1-2-3, renommée
plus tard en The Clouds, qui commencera à composer de longs morceaux improvisés, ne possédant pas de structures préétablies. D'autres groupes suivent le mouvement,
telle que Grateful Dead, Iron Butterfly (avec la chanson 
In-A-Gadda-Da-Vida par exemple) et bien sûr Jimi Hendrix.

Parallèlemment, d'autres groupes, comme The Nice ou The Moody Blues, mélangent délibérément rock et musique classique, produisant de très longs morceaux,
non basés sur des improvisations. La musique électronique commence également à faire son apparition dans le rock, avec le groupe allemand Tangerine Dream,
pionnier du krautrock, qui y introduit une nouvelle variété d'instruments : les synthétiseurs, amenant ainsi divers effets et sons inhabituels. Leurs albums furent
également les premiers à être entièrement instrumentaux.

Vers la fin des années 60, les Who créèrent les premiers albums-concepts avec notamment l'opéra rock Tommy. Pink Floyd et Frank Zappa contribueront également
à la naissance du rock progressif, en 1969.

Angleterre

Premiers groupes

En 1968, trois groupes anglais, The Nice, Soft Machine et Procol Harum, ont l'idée de reprendre toutes les innovations de la période proto-prog (longues improvisations,
synthétiseurs ...) afin de créer un style bien distinct du rock, et plus particulièrement du rock psychédélique. Mais on s'accorde à dire que la pièce fondatrice du 
rock
progressif
 est l'album In the Court of the Crimson King de King Crimson.

D'autres groupes, venus du rock psychédélique ou du blues, pour la plupart, vont décider d'orienter volontairement leur musique vers le rock progressif annoncé par
King Crimson. Ainsi 
Yes sort Time and a Word, dans une veine plus symphonique ; Genesis sort Trespass; Van der Graaf Generator sort The Aerosol Grey Machine,
au son fortement empreint de musique électronique ; Jethro Tull introduit la musique folk dans le style avec 
Aqualung. Pink Floyd également change de style suite à
la perte de son guitariste et compositeur Syd Barrett, et sort 
Atom Heart Mother.

Le succès allant croissant, de nouvelles formations tentent l'aventure. On retrouve alors le supergroupe Emerson, Lake & Palmer (abrégé en ELP), qui deviendra
un des plus grands du rock progressif, ou encore Gentle Giant, qui apporte une touche de médiévalisme dans sa musique.

Le succès du style à l'époque s'explique en partie dans le fait que certains courants du progressif touchèrent un public très nombreux, en gagnant notamment des
adeptes parmi les fans déçus du mouvement 
Peace and Love, s'essoufflant graduellement en cette fin des années 60.

Le rock progressif va également complétement se couper du rock avec ses textes. De la « bonne humeur » des années 60, on passe à des textes plus réfléchis et plus
sombres. On pourra citer Van der Graaf Generator et ses textes existentialistes, la philosophie 
nihiliste de Pink Floyd ou les pamphlets de Genesis (The KnifeStagnation). 

L'école de Canterbury 

L'école de Canterbury, ou son de Canterbury, naît en 1963 dans la cité de Cantorbéry, et regroupe, à l'époque, de nombreux futurs grands noms du rock progressif.
A l'origine, elle trouve son origine dans un ensemble obscur dénommé 
The Wilde Flowers. Cette formation ne sortira aucun album, mais ces musiciens vont par la
suite fonder de très nombreux groupes, dont le style sera désigné sous le nom d'
Ecole de Canterbury.

On retrouvera notamment les musiciens Hugh Hopper, Robert Wyatt, Richard Sinclair, Kevin Ayers, Richard Coughlan, Daevid Allen, Steve Hillage et Pye Hastings.
Ces derniers fonderont par la suite deux groupes majeurs du rock progressif : Caravan et Soft Machine. Si le style est parfois plus proche du 
jazz fusion que du
progressif, l'Ecole de Canterbury sera reconnue comme un courant de ce dernier.

L'Ecole de Canterbury commence vraiment à s'étendre en 1969, avec l'arrivée massive de nouveaux musiciens, parfois étrangers. Les musiciens changent régulièrement
de groupe, ce qui explique la richesse du style. On pourra citer Gong, Henry Cow, Camel, Egg, Hatfield and the North, Matching Mole ou National Health.

Rock in Opposition

Le collectif Rock in Opposition, fondé au début des années 70 par Fred Frith, guitariste d'Henry Cow regroupa, à l'image de l'école de Canterbury, un grand nombre
de groupes de rock progressif. Il fut créé à l'origine pour s'opposer à l'industrie du disque, qui refusait de sortir leurs albums.

De ce mouvement contestataire naîtra un véritable collectif d'artistes avant-gardistes du rock progressif. Leur style, aux mélodies sombres et au jeu libre, poussera
plus en avant les techniques d'expérimentation. Les principaux groupes seront 
Univers Zero, Art Zoyd, Art Bears et Aksak Maboul.

Même si ce mouvement ne dura que quelques années, il joua un rôle décisif dans l'histoire du rock progressif dans les années 70. L'appellation "Rock in Opposition"
est d'ailleurs toujours utilisée pour décrire les groupes restant en dehors des normes établies par le commerce de la musique.

La tendance progressive

Outre le rock progressif, la période des années 70 représente l'apogée de la pop et du hard rock. Ainsi certains groupes, issus de l'un de ces deux derniers styles,
se verront influencés par le rock progressif et l'injecteront dans leur musique. C'est la naissance des groupes dits « à tendance progressive ». On peut citer notamment
The Alan Parsons Project, Barclay James Harvest, 
Manfred Mann's Earth Band et Electric Light Orchestra. Ces derniers, contrairement aux artistes de rock progressif, s'orienteront vers une musique plus « radio-friendly », c'est-à-dire plus commerciale.

D'autres, tels Led Zeppelin et Supertramp, laisseront constamment une empreinte progressive, plus ou moins prononcée selon leurs albums.

Eurock

La scène d'Europe continentale est désignée sous le nom d'Eurock, par opposition au rock progressif britannique, « Eurock » étant initialement le nom d'un programme
de radio et d'un magazine californiens consacrés au rock progressif européen continental.

Allemagne

L'Allemagne possède depuis le début des années 70 une très riche scène de groupes progressifs. D'un côté, le krautrock, plutôt instrumental et électronique, aligne un
nombre impressionnant de groupes : Can, Popol Vuh, Cluster, Klaus Schulze, Faust, Guru Guru, Kraftwerk, Tangerine Dream, Amon Düül II, Ash Ra Tempel, Floh
de Cologne ou encore Neu!. Si ce genre n'est pas reconnu unanimement comme un courant du rock progressif (à commencer par ces groupes eux-mêmes), il n'en
reste pas moins un des plus créatifs en Europe. Klaus Schulze et Tangerine Dream seront également à l'origine d'un nouveau courant: l'ambient.

De l'autre, quelques groupes produisent une musique très proche de celles des groupes progressifs anglais, comme Triumvirat, très proche d'Emerson, Lake and Palmer),
Ramses et, plus tard, Eloy, dans un style situé entre 
Yes et Pink Floyd.

France

En France, la "vague" progressif arrive également très tôt. Les deux premières grandes formations sont fondées en 1969: il s'agit d'Ange et de Magma. Si le premier est fortement influencé par le rock progressif anglais de Pink Floyd et de King Crimson, le second en est très loin. Le leader du groupe, Christian Vander, très influencé
par le jazz de John Coltrane, est à l'origine d'un nouveau courant du prog, la Zeuhl, dont Magma reste bien sûr la référence. Le groupe impressionne en France et
parvient à percer outre-Manche.

D'autres groupes, tels que Carpe Diem, Atoll ou Pulsar, Catharsis, Rhesus 0, Shylock resteront dans la même veine qu'Ange, sans pour autant égaler le succès de
celui-ci ou réussir à imposer leur propre style (Pulsar sera qualifié de "Pink Floyd français", Atoll de "Ange-bis"). Une autre formation française, Taï Phong, créée
par deux frères 
vietnamiens, rencontra un succès assez important en France. On peut également citer Mona Lisa ou bien le groupe Elixir influencé par ses ainés français.

Italie

La scène italienne est bien souvent considérée comme un style à part entière, connu sous le nom de rock symphonique italien. Dans un style très proche du groupe
anglais Gentle Giant et bien plus empreint de musique classique que les autres scènes européennes, le rock progressif italien aura son heure de gloire durant les années 70
avec Premiata Forneria Marconi (PFM), Area, Banco del Mutuo Soccorso, Le Orme, 
Goblin, Museo Rosenbach, Il Balletto di Bronzo ou encore Locanda Delle Fate.

Pays-Bas

Le rock progressif hollandais restera également un des plus marquants dans l'histoire de l'Eurock. Plus proche d'un rock progressif plus ancré hard rock, mais pas moins
soigné pour autant, il connaîtra son heure de gloire avec Focus, Kayak, Earth and Fire, Water et Trace.

La formation la plus marquante reste Focus, et les chansons SylviaHocus Pocus (reprise plus tard par Iron Maiden) et Eruption.

Autres pays
  • Belgique : Machiavel, Womega, Flyte
  • Danemark : Secret Oyster
  • Espagne : Triana, Canarios, Iman, Gotic, Granada, Azahar
  • Finlande : Wigwam
  • Grèce : Aphrodite's Child
  • Hongrie : Omega
  • Norvège : Popol Vuh (rebaptisé Popol Ace pour éviter les confusions avec le groupe allemand du même nom)
  • Suède : Kaipa, Änglagård, Knutna Navär.

Amériques

L'arrivée du rock progressif se fit plus tardive aux Amériques par rapport à l'Angleterre et au reste de l'Europe. La popularité des groupes anglais aux États-Unis,
notamment Pink Floyd et Genesis, encouragea la naissance d'une scène progressive américaine vers le milieu des années 70. Pavlov's Dog, Ambrosia, Fireballet
mais surtout Kansas furent les fers de lance du rock progressif à l'américaine.

Autre groupe très important, Rush, formation canadienne naviguant entre prog et hard rock, dont le succès n'a cessé d'augmenter depuis les années 70. La musique
progressive est d'ailleurs très populaire au Canada (Rush, FM) et plus précisement au Québec, avec Harmonium, Garolou et Maneige, rares groupes francophones
dans le monde du rock progressif.

Au Brésil, Os Mutantes, issue du mouvement tropicalia, combine, dès la fin des années 60, des éléments de musique traditionnelle brésilienne, de rock psychédélique
et de rock expérimental.

Mis à part Kansas et Rush, le rock progressif des Amériques restera dans l'ombre de ses homologues anglais et européen.

A partir de 1973, le rock progressif commence vraiment à devenir populaire en Europe, avec des artistes comme Mike Oldfield qui sort Tubular Bells (bande-originale
du film 
l'Exorciste), Camel qui sort Mirage, son plus gros succès, ou encore Jethro Tull , qui accumule les succès depuis Thick as a Brick.

Genesis, malgré le départ de Peter Gabriel, reste le groupe le plus populaire d'Angleterre, et désormais emmené par Phil Collins. Pink Floyd sort coup sur coup trois
albums des plus importants dans le rock progressif : 
The Dark Side of the Moon (1973), Wish You Were Here (1975), Animals (1977).

Ce large succès permet à d'autres groupes de sortir de l'ombre, telle que Colosseum, référence en matière de jazz-rock à l'heure actuelle.

En 1977, le rock progressif perd de plus en plus d'adeptes et de reconnaissance de la part des médias avec l'arrivée du mouvement punk. L'opinion critique anglaise
se rapproche alors de ce style de rock plus simple, plus agressifs et surtout plus accessibles. Le prog devient alors décrié comme un style "pompeux" et "prétentieux".
Le véritable argument est commercial, les artistes punk se vendent bien mieux que les artistes de rock progressif, d'où le déclin de ces derniers.

Toutefois, les plus grands groupes de rock progressif réussirent à faire face. Pink Floyd sortira en 1979 son plus grand succès, The Wall, un des albums les plus vendus
de l'histoire. La plupart des autres groupes moins importants, désormais sans aucun soutien médiatique, durent s'adapter en rendant leurs musiques plus accessibles.

En 1979, le punk mute petit à petit en New Wave. La Coldwave désignera par la suite le style des groupes de New Wave aux tendances progressives, telle que Siouxsie
and the Banshees, Cabaret Voltaire, Ultravox, Simple Minds, Joy Division, The Cure, Magazine et Wire.

D'autres groupes, plus rares, eurent l'idée de marier punk et rock progressif. On pourra citer le post-punk minimaliste de Suicide ou le post-punk ambient de This Heat. 

Alors que le rock progressif est en plein déclin, une jeune formation anglaise, Marillion, emmené par son charismatique chanteur Fish, va faire renaître le style. L'année
1983 et l'album 
Script for a Jester's Tear marque alors l'apparition du rock néo-progressif, ou néo-prog.

D'autres groupes suivent bientôt, on retiendra particulièrement IQ, Twelfth Night, Pendragon, Pallas et Saga. Si la quasi-totalité des groupes de néo-prog sont britanniques
au début, le style commence à s'étendre en Europe, notamnent en Europe, où de nouveaux groupes apparaîtront plus tard.

Le néo-prog, est, comparé au rock progressif, plus abordable, ce qui explique son succès à l'époque. Mais, avec le départ du chanteur Fish de Marillion, le style va lui
aussi connaître un déclin, et retrouvera plus le succès qu'il a pu avoir au cours des années 1980.

En 1975, Rush et son album Caress of Steel, ainsi que diverses groupes telle que Styx ou Kansas, jette les bases d'un style nouveau, mélangeant la complexité du rock
progressif à l'agressivité du hard rock.

Au milieu des années 80, Queensrÿche, groupe de heavy metal, s'annonce, avec ses albums The Warning et Rage for Order, comme le précurseur d'un style nouveau,
le 
métal progressif. D'autres groupes suivent, telle que Fates Warning et Dream Theater, et contribuent d'ors et déjà, au succès du style. Queensrÿche sort en 1988 un
des albums références du genre: 
Operation: Mindcrime.

Devant l'ampleur du mouvement punk, bientôt rejoint par une autre vague, la New Wave of British Heavy Metal, certains inconditionnels du rock progressif changèrent
de direction musicale, en simplifiant leur musique et en la rendant plus commercialement viable.

En 1982, le très attendu supergroupe Asia, composé de Steve Howe (Yes), Carl Palmer (ELP), John Wetton (King Crimson) et Geoff Downes (Buggles/Yes), surprit
les fans de rock progressif avec son premier album orienté pop. Le single 
Heat of the Moment tourna beaucoup sur MTV pendant des années, tandis que l'album se
vendit très bien en 1982. L'arrivée du néo-prog dès 1983 encouragea ce changement d'orientation musicale.

Ainsi, d'autres groupes britanniques suivirent l'exemple lucratif d'Asia. En 1983, Genesis obtint un succès international avec Mama, une chanson avec une forte
insistance sur un riff de 
boîte à rythme, puis avec l'album Invisible Touch, son plus gros succès, porté par les chansons Invisible Touch, la chanson éponyme, 
Land of Confusion et Tonight, Tonight, Tonight. Le groupe montra alors clairement son intention de produire un rock progressif plus commercial.

En 1983, Yes fit un retour surprenant avec 90125, sur lequel figure leur seul single numéro un aux États-Unis, Owner of a Lonely Heart. Écrit par le guitariste
Trevor Rabin avant qu'il rejoignit le groupe, 
Owner of a Lonely Heart était suffisamment accessible pour passer dans les discothèques. De même, l'album 
A Momentary Lapse of Reason de Pink Floyd en 1987 était un départ de leurs albums concepts habituels, faisant figurer des chansons plus courtes et un son plus
électronique.

En termes de qualité artistique, à l'exception des groupes de néo-prog, les années 80, surtout quand on les compare la période faste des années 70, ont été désastreuses.
De nouvelles formations vont alors décider, dès les débuts de années 90, de revenir au rock progressif originel, au point même de sonner "rétro". Entretenant des liens
musicaux très forts avec le rock progressif des débuts, ces groupes vont alors faire "renaître" un style que certains pensaient finis.

Le premier de ces groupes, et sans aucun doute le plus connu, sera la formation anglaise Porcupine Tree, influencé entre autres par King Crimson, Pink Floyd et Marillion.
Suivront ensuite les suèdois de The Flower Kings, les québécois de Direction ainsi que les américains de Glass Hammer et Spock's Beard. 

Si ces formations n'atteindront jamais la popularité de leurs aînés, elles restent très connus sur la scène rock internationale.

Le retour sur le devant de la scène du rock progressif traditionnel, et l'arrivée de nouveaux styles, telle que le rap et le metal extrême, vont peu à peu faire baisser la
popularité du néo-prog, malgré l'arrivée de nouveaux groupes très prometteurs, comme Arena ou le trio de groupes suédois: Änglagård, Anekdoten et Landberk. 

Toutefois, les "grands" du néo-prog gardent le cap. Pendragon sort son chef d'oeuvre en 1995: The Masquerade Overture. Marillion reste le groupe le plus populaire,
malgré une orientation parfois pop, ou plutôt pop-prog, style créé avec l'album 
This Strange Engine.

Parallèlemment, un nouveau style apparaît vers la fin des années 90, le new prog. Plus orienté vers le rock alternatif, il incorpore de nombreux éléments propre au rock
progressif, porté par des groupes telle que Muse ou Coheed and Cambria. Sa popularité reste néanmoins bien inférieur à celle du néo-prog des années 80, malgré la
montée en puissance de ces formations, très récemment d'ailleurs.

Le métal progressif connaît, au cours des années 90, une ascension fulgurante, emmené par les groupes Dream Theater et Queensrÿche. A l'instar du rock progressif,
les artistes de métal prog marient également les styles. On notera notamnent l'apparition du death métal progressif, avec Opeth et Cynic ou du thrash métal progressif,
avec Mekong Delta.

Un projet de métal progressif est même créé par le multi-instrumentiste hollandais Arjen Anthony Lucassen, sous le nom d'Ayreon. Ce projet regroupe non seulement
des artistes de métal progressif, mais aussi d'autres du rock progressif, du néo-prog ou encore du heavy-métal.

Le terme "rock progressif" recouvre bien souvent diverses appellations barock rock ou bien classical rock. Le terme le plus communément employé, du moins
en France, reste le terme "rock progressif". Toutefois, ce terme n'est pas tout à fait exact. En anglais, le genre est désignée sous l'appellation "progressive rock",
littéralemment traduite en "rock progressiste", c'est-à-dire un rock aux idées avancées, voire avant-gardiste. Le terme français "progressif" signifierait, selon la
définition la plus commune, "qu'il avance par étape", ne correspondant donc pas à la réalité du style.

Peu de groupes de rock progressif accepte d'être étiquettés sous cette appellation, jugé bien souvent dévalorisante. C'est le cas par exemple de Peter Hammill, qui
préfère qualifier sa musique d'art rock. Quant aux artistes officiant dans le courant "krautrock", ils refusent catégoriquement d'être placé dans ce style, considérant
eux-mêmes qu'ils ne font pas du rock.

Le rock progressif a, depuis son apparition dans les années 60, influencé de nombreux autres styles. Ainsi, on retrouve dès 1970 des éléments progressifs chez certains
groupes de hard rock, parmi lesquels Led Zeppelin (avec 
Dazed And ConfusedIn The Light...) ou encore Blue Öyster Cult dont la plupart des chansons sont
imprégnés de sonorités progressives. Le groupe Scorpions a débuté sa carrière par deux albums fortement tournés vers le rock progressif et le rock psychédélique
(
Lonesome Crow en 1972 et Fly To The Rainbow en 1974). UFO, a, part certains aspects, développé ces chansons dans une pensée progressive (Love To Love ...).

Mais le cas le plus flagrant reste Deep Purple, oscillant entre le hard rock et le rock progressif de ses débuts en 1968 (avec Shades of Deep PurpleThe Book of Taliesyn 
et surtout 
Deep Purple) jusqu'en 1970 avec la chanson Child In Time, classique du groupe, malgré sa durée de plus de 10 minutes, s'inscrivant indéniablement dans la
lignée des grands morceaux de rock progressif. Avec l'arrivée de Ian Gillan en 1970, le groupe perd petit à petit ses influences progressifs, malgré quelques chansons
(
Lazy par exemple).

Plus récemment, certains groupes de heavy metal, comme System of a Down ou Faith No More, ont incorporé des éléments influencés par le rock progressif tels que
des changements brutaux de thèmes ou de tempo. En Europe, un certain nombre de groupes de métal symphonique ou gothique, fortement influencés par la musique
classique, ont émergé, tels que Nightwish ou After Forever.

Les œuvre d'artistes contemporains tels que Ween, des groupes de post-rock comme Sigur Rós ou Godspeed You! Black Emperor, et des groupes de rock alternatif
comme Radiohead et Muse sont souvent considérés comme incorporant des éléments de rock progressif, parfois combinés avec les sensibilités esthétiques du punk.
Le groupe britannique Cardiacs s'est spécialisé depuis 1980 dans un genre de "punk progressif" et a influencé de nombreux autres groupes. Le genre math rock, qui a
émergé dans les années 1990, comporte de nombreux éléments familiers du genre progressif.

Bien que le rock progressif soit né en Angleterre, sa propagation rapide dans toute l'Europe , dans les années 70 puis dans le monde entier par la suite, a parmi à de
nombreux groupes d'émerger dans des pays n'ayant pourtant au départ aucune culture progressive ni même parfois rock.

Méconnue du grand public et dans une certaine mesure des amateurs du genre, l'Europe de l'Est développa en parallèle tout un panthéon du style. La Pologne
(avec SBB), la Finlande ( avec Pekka Pohjola), l'Estonie (avec Inspe et Ruja), la Tchécoslovaquie (avec Modry Effekt, Collegium Musicum et Fermata) et la
Roumanie (avec Sfinx et Phoenix) pour ne citer que les plus importants.

Le Brésil comptent quelques groupes d'hier et d'aujourd'hui ( comme Bacamarte, Tempus Fugit, Quantum ou Dogma). L'Argentine également (principalement
avec Nexus, Crucis) ou encore le Mexique, pays accueillant actuellement le plus grand festival mondial du genre, le 
Baja Prog Festival.

Le Japon est un cas particulier. C'est le seul pays asiatique à avoir développé le genre dans les proportions européennes. Les années 70 lancent le genre et posent le
socle des styles symphonique et psychédélique traditionnels anglais avec des formations telles que Cosmo's Factory ou Shingetsu. Et pourtant, l'âge d'or du progressif
japonais aura lieu dans les années 80, époque moins faste en Europe. L'archipel voit se développer tout un arsenal de groupes (Gerard, Outer Limits sont les plus connus)
pour ensuite se tasser vers la fin des années 90.

Aujourd'hui, le rock progressif est présent partout. L'Indonésie, l'Iran, l'Ouzbekistan, la Russie, Israël, Cuba, l'Islande et bien d'autres encore ont un patrimoine progressif,
certes excessivement dissimulé et très minime, mais réel. D'autres pays tels la Chine, la Corée et certains pays africains sont dotés de leur propre culture progressive,
mais il est malheureusement très difficile d'y avoir accès par la voie commerciale officielle et certains fans du genre se procurent ces raretés grâce aux relations et aux
échanges favorisés par l'internet.

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